Recherche spirituelle : I
Identité :
L’identité est un mythe, une icône, une image morte. En somme, ça n’existe pas. Sous le vocable « identité » se cache en fait tout un paquet de fragments, des fragments que nous partageons avec l’humanité entière.
En fait, seul le point de vue existe, à savoir, un certain regard sur l’existence, un regard particulier que nous devons à l’accumulation des expériences.
Image morte/icône :
Chaque image morte est un « puits », c-à-d un piège de l’attention*. L’image morte est un fragment de mémoire. C’est une icône qui joue le rôle de matrice comportementale. Chacun de nos faits et geste est dicté par ces icônes, donc par le passé. Voilà comment, en permanence, on tourne le dos au présent. Dans un premier temps, ces icônes sont des hypnoses ; dans un second temps, ce sont des auto-hypnoses (la première des hypnoses étant le prénom que l’on porte). Dans mon cas par ex. être un bon père.
Ces icônes servent de repères à l’esprit (balises). Logiquement, on s’en sert pour dissiper nos peurs (tout ce que l’esprit ne peut appréhender). Bizarrement, chacune de ces icônes a deux facettes : l’une qui guide et qui rassure ; l’autre qui menace et qui effraie. Ex : si je veux coller à l’image du bon père, j’ai peur d’en être un mauvais ou bien j’ai peur que les autres pensent que je suis un mauvais père.
D’autres exemples d’icônes : la mort est le mal ; le sexe est pêché ; le plaisir est bonheur…
Individualité :
Tous les sentiments sont mêlés - aucun n'est pur - dire le contraire est une idéalisation ; en conséquence de quoi, la notion d'individu est aussi une idéalisation qui n'a aucun fondement réel. En effet, se ressentir en tant qu'individu ne serait-ce pas tomber dans l'illusion que ce que le "je" ressent est unique et incompréhensible aux autres ?
Instabilité :
Remettre tout en cause, à chaque instant... source d'instabilité mais une fois le fait accepté, source inépuisable d'énergie.
Interdépendance :
Qu'on le veuille ou non (surtout à notre époque d'individualisme forcené), on est tous "imbriqués" les uns avec les autres, c-à-d interreliés, interdépendants. Je bouge d'un pas et c'est tout l'édifice qui vibre.
Qu'on le veuille ou non, chacun de nos actes aura des conséquences sur l'entourage immédiat et au-delà. Chacun de nos actes provoque une onde qui se répercute de proche en proche allant peut-être (qui sait?) jusqu'à déclencher une avalanche...
Qu'on le veuille ou non, on ne peut pas échapper à sa responsabilité.
Commentaire de l'auteur :
Voici une peinture de Escher qui illustre parfaitement ce que je veux dire. Si vous ne connaissez pas cet artiste néerlandais, je vous suggère de jeter un coup d'oeil sur ses toiles. Des oeuvres picturales qui vous entraîneront dans des dédales à l'architecture improbable et à l'intérieur desquels on voudrait se perdre des journées entières. JL.