L'Arlequin des matins tristes

bariolé jusqu’à la tête

l’Arlequin d’après la fête

rentre chez lui  en barque

dégrisé

et suit les canaux de sa mélancolie

sur les eaux lasses  à son passage

les vieilles futaies sont retournées

vers des ciels profonds constellés

de lentilles

les confetti des matins tristes

la gaule abandonnée

il s’en va  nonchalant

sur le feu calme des bois mourants

sur le feu sobre des bois d’automne

Arlequin se penche

ayant cru voir un ami

il épanche son coeur

et son chagrin aussi

son regard  noyé de cette huile limpide

s’est perdu dans les rets des moirures ocrées

l’horizon n’est plus que verticalité

univers gémellaires d’où tout émerge de tout

tels des moustiques du marécage

Arlequin ne sait plus l’image du paysage

et ne sent plus non plus cette main sur sa joue

Arlequin voit Arlequin lui toucher le visage

Arlequin s’est brouillé

en CerCles ConCentriques

en   CerCles ConCentriques

Arlequin n’est plus rien

Arlequin n’est plus

que petit tourbillon de losanges épars...