La beauté que j'aime
désarmez s’il vous plaît les canons de beauté
qui nous formatent en automates
qui nous polissent et nous ravalent
et nous réduisent en bibelots
rhabillez-moi ces stars de pacotille
ces culs lippposucés
ces corps siliconés
remballez ces Barbie virez-moi tous ces Kent
et toutes les poupées aux traits de cire triste
ressortissants plastiques du pays où l’on a jamais faim
contrées sinistres des justes proportions
jardins stériles aux froides symétries
qui s’étalent aguicheurs sur des rames glacées
mais pourtant
la beauté que j’aime n’est pas homologuée
la beauté que j’aime se fait apprivoiser
la beauté que j’aime jaillit d’un geste d’un mot d’un air
et souvent d’un regard troublé de pudeur
et souvent d’un sourire qui trahit son coeur
mais pourtant
la beauté que j’aime a le feu sans avoir l’artifice
la beauté que j’aime a 3 petits plis de malice
la beauté que j’aime naît d’un charmant je-ne-sais-quoi
d’un joli défaut que les autres n’ont pas
ou d’un péché mignon
que l’on pardonnera