Sous le feu d'Alep
à travers le hublot, les yeux rivés sur l'infini
sans voix, le marcheur du cosmos s'abandonne aux étoiles
vaincu, les contemplant sous le feu de leurs éclats crus
lueurs aux couleurs chatoyantes et perdues dans le temps
...et perdues dans le temps
cristaux émergés du néant et vrombissants de vie
...et vrombissants de vie
et là, du ténébreux silence - du Rien - surgit un cri
un cri d'enfant piégé
au-delà des gravats, prisonnier sous le béton froid
un coeur palpite, palpite... et crache son effroi au monde
sur sa bouille d'albâtre, des larmes de poussière tracent des gribouillis
cet astre qui s'éteint, pas une oreille ne l'entendra
pas une main ne creusera ni n'extirpera des pierres
ce pur joyau de chair écrasé sous l'indifférence
...écrasé sous le feu d'Alep